Je vais vous raconter une journée typique d’un bloggomaniaque (adjectif pour qualifier quelqu’un atteint par l’épidémie de bloggomania), je ne parle pas d’un blogmaniaque ceinture blanche, je vais vous parler d’un blogmaniaque modèle.
Le blogmaniaque médaille d’or à la compétition des jeux virtuels se réveille le matin, à une heure en avance du temps d’autrefois, quand il n’avait pas encore créé son blog. Il a très mal dormi, il vient de faire un cauchemar où son pire ennemi de la blogosphère découvre son mot de passe, accède à son compte et publie un post en son nom, un post contrairement à l’opposé de ses convictions. Il grommelle « merci mon dieu, ce n’était qu’un mauvais rêve », lance à haute voix le nom de son blog en guise de bonjour à son entourage et se dirige comme un somnambule vers son ordinateur.
Il fait clic, clic, clic et il attend… un temps interminable. Il se dit « je dirai à ma femme de mettre l’ordin en marche avant mon réveil demain ». Clic clic encore, quelques secondes de plus. Il pense: est-ce qu’il y a un nouveau commentaire sur le post que j’ai publié à deux heures du matin? Vite vite! Mon courriel. Oh oh, rien. Bon, voyons le blog de Frankenstein, rien de nouveau. Allez, un tour sur le blog de Carabosse, le même post depuis avant-hier et les mêmes commentaires depuis minuit. Qu’est-ce que Machiavelli a mis sur son blog? Je n’y ai pas fait un tour depuis hier matin. Tiens! Un nouveau post. Qu’est-ce qu’il raconte encore? Un problème social, assez intéressant. Allez, un commentaire,… tic, tic, tic, tic, tic, tic, … n fois, oui. Il est 7h12 déjà? Je quitte, j’ai une vie réelle après tout. Clic, clic, clic, clic.
Salle de bain, vêtements, eau de toilette, chaussures, petit déjeuner, tout à la rapidité de l’éclair. « mes clés, où sont les clés de ma voiture? Oh oui, près de l’ordinateur bien sûr. J’y étais hier soir en rentrant du boulot. »
Au bureau à 11h30.
Allô oui? Un post? Euh pardon, un client? Dites lui d’attendre 10 minutes.
Ils ne me laissent pas tranquille 10 secondes. Je ne vais pas laisser tomber mes lecteurs pour un client à quatre sous. Ça y est, j’ai fini avec la réponse aux commentaires.
Bon je ne vais pas faire une crise de conscience maintenant. Si j’utilise l’ordinateur de l’administration et si je prends un peu sur le temps de mon travail, ce n’est que pour la bonne cause. Je suis contre la dilapidation de l’argent du contribuable, mais je dois bien ça à la société et à mes lecteurs. Je leur dois la vérité, je les mettrai sur la bonne voie. S’il n’y avait pas de prophètes sur cette terre, qu’est-ce qu’on aurait pu souffrir.
Un nouveau email, ça doit être ce cher Homo Sapiens qui ne m’a pas écrit depuis 24 heures. Non ce n’est que ma femme qui me rappelle notre rendez-vous pour le déjeuner. Bon, je publierai mon nouveau post à 15heures. Je laisse mes lecteurs méditer encore sur le régionalisme. Et ce soir je dois penser à écrire quelque chose d’intelligent et de distingué pour le 1er juin, jour J des bloggeurs pour le Grand Maghreb. J'ai fait une promesse à BTB, je dois l'honorer.
La journée du Grand Fou des Blogs se déroule ainsi jusqu’à une heure du matin. Plus de contacts avec les amis, pourquoi faire, il a beaucoup d’amis sur la blogosphère. Quelques minutes avec les enfants en dînant devant le journal de 20h. Il n’a pas encore quitté l’église cathodique. Ça leur suffit, ils doivent apprendre à devenir autonomes, et puis, ils ne manquent de rien. Déjà avec leur argent de poche, ils peuvent se permettre d’acheter leur propre ordinateur.
Euh, ma femme? Oui, c’est l’amour de ma vie, c’est elle mon public favori, elle est au courant de tout ce que j’écris, elle m’écoute et m’encourage. Non, je ne pense pas qu’elle ait besoin d’autre chose, sûrement pas, je suis son héro.
Vous pensez que ma vie virtuelle a pris le dessus? Noooon, allez, je gère bien les choses.
Bloggomania, quand tu nous tiens!!!
Si une ressemblance quelconque s’est glissée dans ce post, je vous assure que c’est fait exprès. Si vous vous reconnaissez dans ce personnage, je vous conseille une cure de désintoxication, illico presto.