
Les uns la connaissent comme top model, elle a défilé pour les plus grands couturiers de Milano à Paris à New York côte à côte avec Claudia Schiffer et Naomi Campbell. D’autres la connaissent comme ambassadrice de l’ONU chargée des questions de mutilations sexuelles.
C’est une femme exceptionnelle dont je viens de faire la connaissance à travers son livre fleur du désert, une autobiographie qui est publiée dans la série document des éditions j’ai lu.
Waris Dirie a eu un parcours des plus inimaginables. De sa Somalie natale au milieu du désert -où elle menait une vie de nomade avec pour toute propriété des troupeaux de chameaux et de brebis et pour toute nourriture du lait de chameau et un peu de riz quand l’occasion se présente- à la vie de Londres et d’autres capitales occidentales où elle devient célèbre comme mannequin et où, aujourd’hui, elle milite pour la cause des femmes qui ont été ou qui risquent d’être mutilées sexuellement.
Née dans un milieu musulman où la tradition exige l’excision des filles dès leur enfance, Waris Dirie a été excisée à l’âge de cinq ans. Dans son livre, elle nous présente un témoignage authentique et troublant de ce parcours. Aujourd’hui elle doit avoir 42 ans mais le souvenir de cette mutilation est présent dans sa mémoire comme si ce cauchemar a été vécu hier.
Je vous laisse avec un passage extrait de ce livre (pages 61-63)
J’ai regardé entre mes jambes et j’ai vu la vieille femme se préparer. Elle m’a fixé durement avant de plonger la main dans un vieux sac en toile. Je ne la quittais pas des yeux parce que je voulais savoir avec quoi elle allait me «couper »... elle a sorti un paquet enveloppé dans une étoffe de coton. Elle a sorti une lame de rasoir cassée et en a examiné chaque côté. J’ai vu du sang séché sur les bords de la lame. Elle a craché dessus et l’a essuyé sur sa robe…
Ensuite j’ai senti qu’on me coupait ma chair, mes organes génitaux. J’entendais le bruit de la lame aller et venir. J’ai essayé de ne pas bouger… mais malheureusement mes jambes se sont mises à trembler toutes seules et je n’ai plus rien senti car je venais de m’évanouir.
Quand je me suis réveillée, je croyais que tout était fini mais le pire était à venir. On m’avait ôté mon bandeau et j’ai vu que la vieille femme avait à côté d’elle un petit tas d’épine d’acacia. Elle les a utilisées pour faire des trous dans ma peau, puis elle y a passé un solide fil blanc et m’a recousue. J’avais les jambes totalement engourdies mais entre elles, la douleur que j’éprouvais était si terrible que j’aurais voulu mourir…
Je croyais que le supplice était terminé jusqu’à ce que j’aie eu besoin d’uriner ; C’est alors que j’ai compris pourquoi ma mère m’avait conseillé de ne pas trop boire de lait ni d’eau la veille. La première goutte d’urine m’a brûlée comme si ma peau avait été attaquée par un acide. Lorsque la vieille femme m’avait recousue, elle m’avait laissé pour l’urine et le sang menstruel qu’un minuscule orifice.
On s’assurait ainsi qu’il me serait impossible d’avoir des relations sexuelles avant mon mariage, et mon époux aurait la garantie d’avoir une femme vierge.
Pendant plus d’un mois mes jambes sont restées liées l’une à l’autre pour que ma blessure guérisse...
Lorsqu’on a ôté les bandes de tissu qui reliait mes jambes. J’ai enfin découvert ce qu’on m’avait réellement fait. J’ai vu entre mes cuisses, de la peau, totalement lisse, avec en plein milieu une sorte de fermeture à glissière parfaitement fermée.
Mon excision m’a beaucoup fait souffrir et pourtant j’ai eu de la chance car de nombreuses filles de mon âge sont décédées des suites de leur excision...
Si vous voulez savoir plus sur les effets de l’excision, je vous laisse avec ce lien.
Mon excision m’a beaucoup fait souffrir et pourtant j’ai eu de la chance car de nombreuses filles de mon âge sont décédées des suites de leur excision...
Si vous voulez savoir plus sur les effets de l’excision, je vous laisse avec ce lien.